Nous jouons tous un rôle au quotidien, à tort ou à raison. Cela a inspiré mon ami Zoran, je vous livre une de ses dernières créations que j'aime beaucoup :
Les masques
J’entends ton nom
Au loin dans le vent
Dans ce matin froid
Qui s’approche furtivement
Et je sens entre mes doigts les gouttes de l’automne
J’entends comme la complainte d’un violon
Au loin dans le vent
Maintenant que nous avons quitté nos masques
Et rejoints la nuit irrémédiablement
Nous avons éteint la flamme de la bougie
Abattus après le salut réconfortant
Du troisième acte
Lorsque tous les rideaux sont baissés
Nos doigts gelés tournent la page du livre
Et dans ce matin qui s’approche
Je sens entre mes doigts les gouttes de l’automne
J’entends une voix portée par le vent
En bas dans la rue trempée par la pluie
Parle !
Il y a comme un sentiment inexprimé
Et pourtant le matin est là
Les masques que nous nous étions choisis
Ont été laissés là, à portée de main.
Nous restons là, sans bouger, interdits
Suite à ce spectacle mélancolique
Pourtant le matin est là
Nous disparaissons drapés dans le silence
Sous les aboiements d’un chien jaune qui se reflète sur la lune
Et l’étoile du berger
J’entends des pas qui font écho
Dans ce maudit matin froid
Qui s’approche en silence
Et je sens sur mes doigts les gouttes de l’automne
Texte de Zoran S. Piljević, tiré du recueil inédit « Ptice u njedrima »
Traduction de Raphaël Baudrimont
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